Mais comment les organisations françaises peuvent-elles s’armer contre les nombreux risques menaçant la santé de tout un chacun ? Quelles mesures peuvent être mises en place pour empêcher la propagation et l’utilisation d’agents pathogènes et de toxines dangereuses ? Un mot parmi d’autres : LIMS.
La biosécurité est une discipline essentielle pour prévenir les risques liés à l'introduction et à la propagation d'agents pathogènes. Il s'agit plus particulièrement d'un "ensemble de mesure dont le but est de sécuriser l'exploitation des ressources biologiques, en prévenant les risques de contamination, de pollution de l'environnement ou d'appauvrissement de la biodiversité."
Imaginez, par exemple, le scénario où un microbe indésirable s'infiltre dans un laboratoire ou une unité de production individuelle, compromettant ainsi la qualité des produits.
C'est ce qu'on appelle le risque de bio-exclusion, et c'est là que la biosécurité entre en jeu. Mais ce n'est pas tout ! Il y a aussi le risque de transmission à l'extérieur, ce que nous appelons le bio-confinement. Si l'agent pathogène parvient à s'échapper, il peut se propager à grande échelle, causant des ravages de grande ampleur.
Alors, comment y faire face ?
La biosécurité est devenue une priorité majeure pour les laboratoires français, répondant ainsi à des enjeux multiples. Cette démarche est motivée en grande partie par l'impératif de garantir la santé publique et l'intégrité de l'environnement, mais elle joue également un rôle central dans la crédibilité et la fiabilité des travaux de recherche menés.
Les risques biologiques ont gagné en visibilité et en complexité ces dernières années, et ce pour plusieurs raisons. Non seulement les avancées technologiques et scientifiques ont permis une meilleure compréhension de ces agents et de leur transmission, mais les échanges internationaux et la mondialisation ont également facilité leur propagation rapide. Les laboratoires se doivent donc de maîtriser parfaitement les manipulations, le stockage et le transport des agents biologiques.
La biosécurité concerne également la protection des personnels exposés, dont la santé peut être menacée par les pathogènes avec lesquels ils travaillent.
L’objectif principal ces mesures est donc de protéger la santé humaine ainsi que la production agricole par la prévention, le contrôle et la gestion des facteurs de risques biologiques.
Pour endiguer la répétition de crises sanitaires dans les laboratoires et autres environnements exposés, le cadre réglementaire français et européen est particulièrement rigoureux.
Les querelles juridiques et les charges financières qui en découlent ont également conduit des industries entières à rechercher la protection des réformes réglementaires, y compris l'adoption de normes de systèmes de qualité pour guider le développement et la fabrication des produits. Le travail et les expériences au sein de votre laboratoire doivent donc être soumis à des exigences réglementaires et à la législation sur la santé et la sécurité.
En effet, les institutions imposent des normes élevées en termes de gestion des risques biologiques, de conception des laboratoires, d'équipements de protection individuelle et de formation du personnel. Les réglementations en vigueur s'appuient sur des textes européens tels que la directive 2000/54/CE concernant la protection des travailleurs contre les risques liés à l'exposition à des agents biologiques au travail, par exemple.
Par ailleurs, afin d'améliorer la gestion des risques dans votre laboratoire, les systèmes de réglementation, les organismes d'accréditation et les organisations professionnelles ont établi des méthodes pour évaluer les capacités analytiques des différentes structures, ainsi que la formation et les compétences des professionnels. Les structures qui ne sont pas en mesure de passer ces inspections réglementaires peuvent voir leur(s) accréditation(s) menacées.
Dans ce contexte, la traçabilité et la sécurité des échantillons biologiques revêtent une importance particulière. Elles permettent non seulement de limiter la dissémination des agents pathogènes, mais aussi d'assurer la fiabilité des résultats obtenus.
Ces procédures permettent de connaître précisément l'origine des échantillons, leur parcours au sein du laboratoire, et garantissent ainsi leur intégrité.
La biosécurité est donc une composante essentielle de la qualité et de l'efficacité de la recherche française, à même de répondre aux défis de notre époque.
Le système d'information de gestion de laboratoire, plus communément appelé LIMS (Laboratory Information Management System), joue un rôle prépondérant dans le domaine de la biosécurité.
En effet, il offre un support essentiel dans la traçabilité et le contrôle qualité des processus. Grâce à sa capacité à suivre l'itinéraire complet d'un échantillon biologique, depuis sa réception jusqu'à son élimination, et à enregistrer minutieusement toutes les opérations effectuées, cet outil contribue à un suivi précis et fiable, réduisant ainsi les risques d'erreur humaine.
Plusieurs fonctionnalités spécifiques des logiciels de laboratoire viennent directement soutenir les initiatives de biosécurité.
Pour illustrer, prenons l'exemple de la gestion des échantillons. Un échantillon biologique passe par de nombreuses étapes : réception, enregistrement, stockage, analyse, jusqu'à son élimination finale. À chaque étape, le LIMS assure une traçabilité sans faille, minimisant les risques de contamination croisée ou de perte de données.
De plus, l’outil garantit la gestion sécurisée des données associées, de la collecte à l'archivage, assurant ainsi l'intégrité des résultats d'analyse.
Dans un premier temps, il est essentiel d'identifier les risques biologiques et chimiques encourus par les membres du laboratoire. Cela implique de dresser une liste des dangers potentiels et de comprendre les circonstances d'exposition.
Un logiciel LIMS peut faciliter cette tâche grâce aux audits de sécurité, possibles par la réception et l’analyse des données pertinentes relatives à vos activités. Ces opérations permettent ensuite de mettre en place des règles d'hygiène et de sécurité adaptées, de revoir l'aménagement des locaux ou des postes de travail, voire de réorganiser certains processus.
La manipulation des échantillons représente un risque potentiel d'infection, d'où l'importance de prendre des précautions appropriées. Certains d’entre eux présentent des risques connus, tels que des infections, et peuvent se propager au sein du laboratoire. Il est donc crucial de les étiqueter comme présentant un risque biologique, par exemple.
Un système LIMS permet de suivre et de localiser précisément ces échantillons grâce à des numéros uniques et à un étiquetage fiable, accompagné d’un QR code ou un code-barres. Cette gestion précise facilite la traçabilité des échantillons, en enregistrant des informations cruciales telles que leur conservation, leur température, leur date de péremption, etc.
En outre, cette approche libère de l'espace de stockage en éliminant ceux qui sont inutilisés, ce qui se traduit par des économies d'énergie et d'argent.
Un système d'inventaire intégré dans un logiciel LIMS facilite la gestion des stocks d'échantillons et prévient les pertes, les commandes excessives et les problèmes liés à l'entreposage des matériaux biologiques.
Il offre également la possibilité d’une utilisation plus efficace de l'espace de stockage en optimisant la place occupée par les échantillons et les contenants, réduisant ainsi le nombre de congélateurs nécessaires. Grâce à cette tenue de registres approfondie, il est possible de minimiser les erreurs et de garantir une meilleure gestion de l'échantillothèque.
La sécurité des équipes implique une manipulation adéquate des tubes et des produits, ainsi qu'une connaissance approfondie de leurs propriétés biologiques, chimiques et physiques.
Vous pouvez ainsi gérer les habilitations et les formations du personnel, favorisant ainsi une meilleure gestion de l'hygiène et contribuer à la sécurité au sein du laboratoire. Cette fonctionnalité permet d'éviter l'introduction de risques non désirés, de les éliminer et de garantir la qualité et la sécurité tout au long des processus de travail.
Réaliser des tests de stabilité et surveiller les dates limites de consommation (DLC) assure, entre autres, la conformité aux réglementations.
Pour ce faire, il vous est possible de définir des gammes de contrôle et des fréquences de recontrôle, et ainsi d'identifier les analyses et les essais nécessaires selon les normes et les spécifications requises.
Lorsque les échantillons atteignent leur date de péremption, le système déclenche des notifications automatiques pour alerter le personnel. Cette fonctionnalité est particulièrement utile dans les industries où la contamination peut se propager rapidement, permettant de détecter et de contenir cette dernière de manière préventive.
Un avantage essentiel d'un LIMS est la possibilité de créer des tableaux de bord dynamiques pour visualiser les tendances, les résultats et la stabilité des produits au fil du temps. Cela permet de rappeler aux équipes les méthodes d'analyses et d'essais à réaliser, de tracer les actions de chaque membre du personnel, de fournir un accès direct aux fiches de sécurité des produits via la gestion documentaire, de gérer les pictogrammes de sécurité associés aux produits utilisés et d'imprimer des étiquettes de sécurité affichant ces pictogrammes pour une meilleure visibilité et compréhension par le personnel.
De plus, la gestion des stocks d'Équipements de Protection Individuelle (EPI) peut également être intégrée au système LIMS.
À l'heure actuelle, les tendances en matière de LIMS et de biosécurité en France se caractérisent par une digitalisation croissante des processus de laboratoire et un accent de plus en plus marqué sur la traçabilité et la conformité réglementaire.
L'adoption de LIMS intégrés, modulaires et hautement personnalisables est en augmentation, ce qui témoigne d'une volonté de s'adapter de manière flexible et rapide à l'évolution des besoins et des réglementations.
En matière d'évolutions futures, on peut prévoir que la technologie de ce type d’outil continuera à se développer, notamment par le biais de l'intelligence artificielle et de l'apprentissage automatique. Ces avancées permettront une gestion plus fine des échantillons, des analyses plus poussées et une détection plus précoce des incidents de biosécurité.
Parallèlement, il est probable que les exigences de biosécurité se renforcent et se complexifient, en réponse à l'émergence de nouvelles menaces biologiques et à l'accroissement des activités de biotechnologie.
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