Tracer un échantillon, c’est lui donner une histoire. Un identifiant, un chemin, une mémoire. Ce fil invisible traverse les processus de votre laboratoire, relie les gestes aux résultats, les données aux décisions. Il assure la cohérence des informations, la fiabilité des lots, la qualité de ce qui est produit, puis transmis, analysé.
Mais il suffit d’un maillon faible — un oubli ou un flacon mal étiqueté — pour que tout s’effondre.
Comment garantir une traçabilité fluide, fiable, sans complexifier la gestion quotidienne ? Et surtout, comment un logiciel de laboratoire LIMS peut-il devenir l'une des solutions clés pour structurer, automatiser et sécuriser chaque étape, du prélèvement à l’analyse ?
Découvrez ce qui, aujourd’hui encore, rend la traçabilité imparfaite, et ce que vous pouvez mettre en place pour y remédier.
À mesure que le volume de travail augmente, que les protocoles se complexifient, et que les exigences réglementaires s’intensifient, la marge d’erreur se réduit. Un simple oubli, une confusion entre deux lots, ou une étiquette effacée — et c’est toute une série de résultats et de données critiques qui deviennent inutilisables.
Il faut donc une solution, non pour contrôler à outrance, mais pour donner de la clarté dans les processus. Un cadre qui soutienne l’attention, qui compense la fatigue, qui renforce la gestion des flux et la qualité des manipulations. Le suivi des échantillons devient alors une colonne vertébrale invisible : il structure le quotidien du laboratoire, protège l’intégrité des données, et permet aux chercheurs de s’appuyer sur des faits sûrs.
C’est ce qui rend possible la précision. C’est ce qui donne du poids aux résultats. Et c’est aussi ce qui offre, parfois, la chance d’une découverte.
Au fil des années, notre équipe a accompagné des centaines de laboratoires dans des secteurs très différents - industrie, recherche, cosmétique, alimentaire, etc.
Ce que nous constatons, c’est que la traçabilité n’est pas toujours considérée à sa juste importance. Voici les trois grands cas de figure que nous rencontrons régulièrement.
Certains laboratoires s’appuient sur leur ERP pour tenter de suivre leurs produits, leurs lots, leurs ingrédients, etc. Le système n’a pas été conçu pour cela, mais il est là, disponible. Alors on l’utilise. On adapte. On bricole.
Ce fonctionnement peut tenir un temps, mais il montre rapidement ses limites : impossibilité de retracer l’origine d’une matière, absence de numéro de lot unique lié à l’analyse, pas de vision complète du processus de traitement ni de ce qui se passe en aval, du laboratoire à la distribution, jusqu’au consommateur.
D'autres structures souhaitent garantir la traçabilité, mais avec des moyens rudimentaires. Carnets de laboratoire, feuilles volantes, ou encore étiquettes manuscrites collées sur les flacons : tout repose sur la rigueur individuelle.
Or, le papier ne prévient pas en cas d’erreur, ne fait pas de lien entre un numéro d’échantillon et son origine, ne garantit ni la conformité des procédures, ni la sécurité en cas de réclamation client. Il ne permet pas non plus de tirer pleinement parti des avantages d’une traçabilité intégrée à vos systèmes qualité.
Enfin, de nombreux laboratoires ont tenté d'internaliser une solution : fichiers Excel, bases Access, petits développements sur mesure, etc. Le suivi est informatisé, oui, mais il repose souvent sur des structures fragiles, non évolutives, et parfois dépendantes d'une seule personne. En cas de départ ou de dysfonctionnement, tout le système peut s’effondrer.
Dans tous ces cas, les conséquences sont bien réelles : erreurs humaines, pertes d’échantillons, saisies redondantes, ruptures dans la chaîne de traçabilité, difficultés à reconstituer l’historique en cas de litige ou de contrôle qualité. Et lorsque l’on évolue dans un secteur comme l’alimentaire, par exemple, ces failles ne sont pas simplement techniques : elles peuvent avoir un impact direct sur le consommateur final, la réputation du laboratoire, et la fiabilité perçue par les clients.
La chaîne de traçabilité, si elle n’est pas solide, se fragilise à chaque étape du processus, qu’il s’agisse de réception, d’analyse ou de distribution. Et à mesure que les exigences s’intensifient, les laboratoires ont tout intérêt à s’appuyer sur des solutions pensées pour eux.
Même si vous avez conscience des risques, mettre en place une traçabilité rigoureuse reste un défi au quotidien. Qu'il s'agisse de pression opérationnelle, manque de temps, ou d'outils hétérogènes, tout pousse à repousser. Pourtant, des solutions concrètes existent pour automatiser le suivi de vos produits et de vos échantillons. Voici comment vous pouvez structurer vos opérations, étape par étape.
Pour organiser la traçabilité des produits et des échantillons de manière fiable, la solution la plus cohérente reste l’implémentation d’un logiciel LIMS (Laboratory Information Management System). Ce type de logiciel n’est pas un simple outil de saisie ou d’archivage : c’est un système central qui orchestre l’ensemble des données techniques, des flux de travail et des opérations du laboratoire.
Un LIMS permet de standardiser les procédures, d’automatiser les tâches répétitives, de garantir la cohérence des informations et de relier chaque échantillon à son historique complet — depuis sa réception jusqu’à la validation finale des résultats.
En intégrant la traçabilité au cœur même des processus quotidiens, il devient beaucoup plus simple de structurer le travail, d’assurer un suivi rigoureux et de répondre efficacement aux contraintes réglementaires.
À partir du moment où chaque échantillon est identifié dès sa réception, vous gagnez en clarté et en réactivité. Une traçabilité rigoureuse commence par un identifiant unique — généré automatiquement — et une étiquette claire, lisible, associée à un QR code ou un code-barres. Ce marquage garantit que l’échantillon ne se perd pas dans le flux.
Chaque action que vous réalisez ensuite peut être enregistrée : préparation, analyse, validation, transfert, stockage, etc. Vous conservez une mémoire exacte de tout le processus.
Et surtout, vous pouvez y revenir, à tout moment, parce qu’un audit l’exige ou parce que l’assurance qualité vous le demande.
Lorsque vous devez reporter manuellement les mêmes informations dans plusieurs outils — un cahier, un tableur, un logiciel — les erreurs se multiplient.
En un point unique, vous accédez à l’ensemble des informations : composition, conditions de stockage, origine des ingrédients, étapes de transformation, résultats d’analyses, niveaux de contrôle, actions correctives, etc. Cette traçabilité enrichie alimente aussi bien les processus internes que les échanges avec les auditeurs, les équipes qualité ou les services production.
C’est une garantie de sécurité pour l’entreprise, mais aussi une réponse concrète aux enjeux d’hygiène, de conformité et de responsabilité, en particulier dans les secteurs où le produit final est destiné au consommateur. Retrouver une information ne prend plus des heures : elle est là, précise, fiable, prête à justifier une décision ou à éviter une crise.
Vous réduisez immédiatement le risque de saisies multiples, les écarts d'identification et les pertes de données.
Vous pouvez savoir, sans chercher, où se trouve un échantillon, quel est son statut, combien de temps il reste avant la fin d’un test. Ce niveau de visibilité transforme votre organisation. Vous ne dépendez plus de la mémoire d’un collègue ou d’un post-it sur une porte de frigo.
Un auditeur vous demande : “Qui a modifié ce résultat ? Quand ? Pourquoi ?” Vous devez répondre sans hésitation, avec des données datées et accessibles. C’est possible si vous tracez chaque action dans un journal d’événements chronologique. Chaque ajout, chaque suppression, chaque validation est enregistrée automatiquement. L’information est fiable.
Vous pouvez également tracer les connexions de chaque utilisateur, les droits qu’il possède, les validations qu’il effectue. Et quand vous êtes confronté à un écart ou à une non-conformité, vous êtes en mesure de reconstituer rapidement la chaîne des événements.
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La traçabilité ne concerne pas uniquement les échantillons et les produits. Elle s’étend naturellement à tous les flux que vous gérez : matières premières, produits finis, réactifs, consommables. En suivant chaque lot, chaque numéro de série, vous sécurisez la chaîne de contrôle. Vous pouvez aussi relier vos équipements et appareils de mesure au système pour récupérer automatiquement les résultats, sans ressaisie, sans déperdition d’information.
Vous intégrez les opérations de maintenance et de métrologie dans le même environnement : chaque vérification, chaque calibration, chaque étalonnage est enregistré. Vous savez que l’appareil utilisé était conforme au moment de l’analyse. Et vous pouvez le prouver.
La traçabilité des produits et des échantillons s’enrichit encore lorsqu’elle s’articule avec d’autres dimensions essentielles du laboratoire.
Dès qu’un résultat est validé, il peut s’inscrire dans un processus plus large : devis, commande, livraison, facturation. Chaque élément suit la même exigence de précision. Vous pouvez générer un devis en un clic, transformer une demande en commande client, puis éditer automatiquement un bon de livraison ou une facture, sans ressaisie. Le lien reste intact, du prélèvement jusqu’à l’envoi des résultats ou des produits. C’est la continuité qui protège l’efficacité.
La gestion des consommables et des réactifs entre également dans cette logique : en traçant les numéros de lots, les dates de péremption et les conditions d’utilisation, vous réduisez considérablement les risques d’erreurs ou d’invalidations de résultats. Vous savez, en cas de doute, exactement quel lot a été utilisé, sur quel échantillon, et quand.
Ensuite, grâce aux workflows personnalisables, vous contrôlez les étapes de validation et les droits d’action associés à chaque utilisateur. Ces circuits rendent visibles les responsabilités, verrouillent les étapes critiques, et renforcent la traçabilité humaine autant que technique. Vous savez qui a validé quoi, à quel moment, et sur quelles données.
Enfin, pour piloter l’ensemble, il faut aussi voir au-delà des opérations. Les indicateurs sont là pour ça : délais moyens de traitement, taux de non-conformités, charge analytique par technicien, rentabilité par prestation. Ils ne sont pas là pour juger, mais pour éclairer. Le tableau de bord devient un outil de lecture, un miroir fiable du quotidien. Il vous permet de repérer les écarts, de réajuster les charges, d’anticiper plutôt que de subir
Ce que permet une traçabilité maîtrisée, ce n’est pas simplement d’être en règle ou de cocher des critères qualité. C’est de garantir la conformité aux normes, d’assurer la sécurité du produit, de renforcer le contrôle interne tout en allégeant la charge mentale des équipes. De ne plus redouter les audits. De pouvoir travailler avec fluidité, avec justesse, sans avoir à revenir en arrière.
C’est savoir que l’échantillon est là, enregistré sous un code unique, correctement identifié, suivi à chaque étape selon un processus validé. C’est pouvoir le dire, le prouver, l’assumer — face à un auditeur, un client, un consommateur, ou en interne, dans la culture même de l’entreprise.
Car un laboratoire bien tracé, c’est un environnement où les entreprises retrouvent de réels avantages : une meilleure anticipation, une réactivité accrue, une confiance retrouvée dans les données. C’est un laboratoire qui avance, sans bruit, mais sans faille. Un lieu où chaque geste trouve sa place, où chaque information a du sens, et où l’incertitude ne vient pas de l’organisation, mais du réel qu’on tente de comprendre.